La « Maison du Diable » est l’ancienne maison « de campagne » de Georges Supersaxo (1450-1519). Cet ensemble bâti entre 1515 et 1518 fut agrandi et remanié à plusieurs reprises. Au début du XVIIe siècle notamment, les voûtes d’entrée reçurent un magnifique décor héraldique peint en prévision du renouvellement de l’alliance du Valais avec la France : on y voit les armoiries de Marie de Médicis et d’Henri IV, celles de l’évêque de Sion, Adrien de Riedmatten, entourées de celles des ambassadeurs de France en Suisse et des dizains du Valais. Diverses légendes sont censées justifier le surnom de « Maison du Diable ». Certes, le fait qu’elle aurait été construite par le Diable, lequel aurait laissé la marque de ses cornes sur la façade, n’est pas documenté. Mais on peut penser que la position singulière de ces bâtiments, à l’extrémité du grand verger clos du « Croset », à l’embranchement de deux chemins, a donné lieu à des supputations diverses quant à un échappatoire possible pour un homme au centre de toutes les controverses politiques de son temps. Dès lors, l’idée qu’un souterrain reliait la maison du centre ville (Maison Supersaxo) à celle de la campagne ne peut être exclue mais reste à ce jour une simple hypothèse. Le grand verger clos a été loti et la Maison du Diable se trouve désormais en pleine ville. Restée propriété des descendants de Georges Supersaxo jusqu’au début des années 1970, elle fut alors vendue à André Décaillet qui engagea une importante restauration. En 2008, la Bourgeoisie de Sion s’est portée acquéreuse de cet ensemble historique dans le but d’assurer sa sauvegarde à long terme et de le consacrer à des buts culturels.